jeudi 27 octobre 2016

Glenn Taylor : La ballade de Gueule-Tranchée


Edition : Points, 2012


Résumé :

Voici la légende d'un homme qui - pour autant qu'on prête foi à son récit - résume à lui seul l'âme et l'histoire de l'Amérique.
1903, Virginie-Occidentale. Early Taggart n'a pas deux mois quand sa mère démente et bigote, croyant avoir enfanté le rejeton du diable, tente de le noyer ; il survit par miracle, mais défiguré. Recueilli par une veuve bouilleuse de cru à la gâchette facile, «Gueule-Tranchée» ne sait pas encore qu'il va vivre mille vies. Monstre chéri de ces dames au sein d'une congrégation d'illuminés vénérant le dieu serpent. Héros d'une mutinerie sanglante contre les sociétés d'exploitation minière. Hors-la-loi en exil. Ermite des bois pendant un quart de siècle, ressuscité bluesman de génie puis journaliste à tu et à toi avec un certain JFK, alors en campagne présidentielle fantaisiste chez les ploucs. Enfin et peut-être surtout, grand mystificateur devant l'Éternel.


Mon avis :

Dans son malheur, Early Taggart a le bonheur d'être recueilli par la veuve qui n'a pas eu d'enfants. Grâce à elle, les souffrances qu'il endure à cause de ses gencives vont diminuer, et il aura reçu une éducation qu'il n'aurait peut-être pas eu autrement.
Il va également connaître un destin extraordinaire, même si, au final, c'est sa terre d'origine qui va le rappeler...

Glenn Taylor signe un roman américain comme je les aime. Tous les ingrédients sont réunis. Une Amérique profonde, des coins de nature totalement perdus, des personnages atypiques, des histoires du cru comme il ne peut y en avoir que là-bas.

Le personnage de Gueule-Tranchée, qui doit son surnom à la maladie qui l'a frappé alors qu'il n'était qu'un bébé, est étonnamment attachant et repoussant. J'ai eu beaucoup de mal à l'imaginer, que ce soit enfant, adulte ou vieillard. 
Par contre, malgré les épreuves endurées, il en ressort toujours plus vivant et intègre.
Le personnage pivot de la veuve est très étonnant, mais très fort. Glenn Taylor décrit une femme totalement indépendante (rare dans le début des années 1900), qui élève deux enfants seule, qui distille son propre alcool, et qui sait défendre ses biens. Même si elle n'apparaît pas dans tout le roman, elle reste en arrière plan des pensées de Gueule-Tranchée mais aussi des nôtres. 

Pendant toute la lecture, on baigne dans une atmosphère sombre, entourée de forêt et de paysages majestueux. On visite des petites villes typiques, mais aussi de plus grandes, on voyage à travers les USA.
J'apprécie énormément ce genre de roman pour le ressenti qu'il peut nous laisser lorsque nous tournons la dernière page.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire